La petite histoire
Construit sans doute à la fin de l’époque gothique, et repris au milieu du XVIe siècle pour Nicolas de La Fontaine, lieutenant-prévôt de Marville pour le Barrois, seigneur de Choppey et de Pouilly en partie, ce bel immeuble est un des rares de Marville dont la façade nous soit conservée dans son style Renaissance. Nombres d’éléments propres à ce style sont utilisés : horizontales et verticales mises en valeur, rythme répétitif des ouvertures appuyé par la décoration, sans oublier le rappel à l’antique.
Hôtel d’Egremont
La porte d’entrée, décalée vers la droite, est encore d’inspiration gothique, avec son tympan décoré d’un arc trilobé.
Le deuxième niveau a conservé ses quatre larges fenêtres séparées par des pilastres cannelés aux chapiteaux ioniques, leurs bases présentant des socles rectangulaires qui reposent sur des têtes de lions. Au-dessus, une frise moulurée, ornée des mêmes motifs, très réduits, et surmontée d’un cordon légèrement saillant, sépare le deuxième niveau d’un demi-étage de combles présentant aujourd’hui trois ouvertures mais jadis aveugle. Au ras de la toiture court une corniche sculptée d’oves reposant sur des dentelures.
Le logis comporte deux corps de bâtiments, très remaniés au XVIIIe siècle, reliés par une galerie ouvrant sur une cour intérieure par deux baies en anse de panier à clé pendante. Une porte du XVIe siècle, encadrée par deux pilastres ioniques, donne accès à un escalier en vis également du XVIe siècle, inséré dans une tour hexagonale demi hors-œuvre.
Dans cette cour intermédiaire s’ouvre l’accès à la cave.
Dans le deuxième corps de bâtiment, au rez-de-chaussée, la cuisine donne sur la cour intérieure. Elle a conservé sa cheminée aux piédroits ornés de palmettes et d’un décor en damier comme on en rencontre sur d’autres cheminées du XVIe siècle à Marville. Sur son manteau, qui ne comporte par ailleurs qu’une corniche moulurée, un cartouche est décoré d’oves.
La façade postérieure du deuxième bâtiment est plus tardive mais cependant très élégante dans ses proportions. La cour postérieure permet d’accéder aux dépendances construites au XVIIIe siècle. Elle est pavée suivant un assemblage qui canalise l’écoulement des eaux. Au sud, des terrasses sur deux niveaux permettent l’accès au jardin. À l’ouest, un premier bâtiment d’exploitation longe la limite parcellaire.
Une grande cave voûtée, à deux vaisseaux séparés par quatre arcs en anse de panier reposant sur de massifs piliers carrés à pans coupés, s’étend sous tout le premier corps de logis. On y accède par la cour intérieure. On remarquera qu’un petit escalier en vis est pris dans le mur mitoyen, il permettait d’accéder au rez-de-chaussée. D’autre part, un ancien escalier donnait directement accès à la rue ; un arc correspondant à sa sortie est encore visible en façade.
