La petite histoire
L’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Rebais, en Seine-et-Marne, au diocèse de Meaux, est fondée en 636 par Audoenus, référendaire du roi Dagobert Ier, le futur saint Ouen, évêque de Rouen. Audoenus possède, entre autres, un vaste domaine agricole à Marville, probablement aux abords de l’église Saint-Hilaire, domaine qu’il offre au nouveau monastère et dont il confie l’administration à un prieur.
Prieuré3 Grande Place
Quand le comte de Bar construit un château sur l’éperon qui verra naître Marville, le prieur, qui administre pour l’abbaye de Rebais le domaine de Saint-Hilaire, s’installe à l’abri des murailles.
En 1214, Thierry II, archevêque de Trèves, unit la paroisse de Marville au prieuré. Le prieur prit dès lors le titre de “curé primitif”. Au XVIe siècle, il habitait cette maison dite de “Maison du prieur de Saint-Hilaire/Saint-Nicolas” proche de l’église sur la Grande Place.
Le prieuré actuel semble avoir été reconstruit au début du XVIIe siècle. La façade antérieure, tout comme les baies donnant sur le jardin nord dont on ne voit plus que le collage, derrière l’actuelle verrière, sont de pur style Renaissance. Le bâtiment est construit entre une petite cour entourée de murs et les anciens remparts de la ville. Sa volumétrie et sa structure ne semblent pas avoir changé depuis le dessin d’Israël Sylvestre datant du XVIIe siècle qui représente la ville de Marville avec ses fortifications encore intactes.
La maison se compose d’une tour demi hors-œuvre de forme hexagonale et d’un bâtiment rectangulaire sur trois niveaux. Les étages de la façade antérieure sont soulignés par un bandeau horizontal. Au rez-de-chaussée s’ouvre une porte flanquée de pilastres aux chapiteaux soigneusement sculptés. Le linteau supporte un fronton triangulaire sommé d’une boule, décor que l’on retrouve au premier étage.
Tout de suite à gauche, en entrant dans la maison, on accède à l’escalier en vis suspendu, à jour, à limon hélicoïdal, qui rappelle celui du refuge d’Orval.