La petite histoire
Le nom de cette demeure viendrait de Jean Michel, dit “le Capitaine Marville”, anobli en 1593 par le duc Charles III de Lorraine.
Maison du Chevalier Michel15 Grande Rue
La maison fut construite aux XVe et XVIe siècles. La façade nord de la maison du chevalier Michel, plusieurs fois repercée et modifiée, a perdu son apparence originelle, à l’exception d’une porte gothique au tympan à réseau polylobé. On sait cependant, par le récit d’une visite de Marville en 1895 par Charles Houin, que la maison était « percée de fenêtres à meneau et traverse et d’une porte encadrée de colonnes corinthiennes ». Elle conserve en partie haute deux œils-de-bœuf pour éclairer et aérer le grenier et au-dessus, une corniche en forme de doucine. À gauche, cette façade est amputée à la suite de la chute d’un obus.
Une cave, avec voûtement en plein cintre et perpendiculaire à la façade, ouvre sur une autre cave située sous la place.
Une superbe loggia sculptée orne la façade arrière. À deux étages, elle s’ouvre sur une cour donnant sur la rue du Basle et date sans doute des années 1520-1530.
Son rez-de-chaussée est couvert d’une voûte d’ogives plate. II est percé de quatre portes dissemblables dont le riche décor appartient au répertoire décoratif traditionnel de la Renaissance. A droite, la tourelle abritait l’escalier en vis détruit pendant la guerre.
La loggia présente deux ouvertures superposées à doubles arcs, séparés par une clé pendante. Chacune d’elles est surmontée de tableaux sculptés qui présentent des personnages de l’Ancien Testament et des scènes de la mythologie et du roman médiéval. Au 1er étage, les représentations de David et Goliath encadrent deux bas-reliefs inspirés du Roman des Quatre Fils Aymon, légende ardennaise. Les deux scènes sont construites autour du cheval Bayard dont il faut savoir qu’il était un “chevalfée” doué du pouvoir de grandir jusqu’à accueillir quatre cavaliers, ce pourquoi on en a fait ici un cheval géant. À gauche est représentée sa capture par Renaud de Montauban et ses trois frères, aidés par leur cousin l’enchanteur Maugis. À droite, Renaud est monté sur Bayard qui se laisse docilement conduire. Il va préparer son Salut en travaillant à la construction de la cathédrale de Cologne.
Au-dessus de la clé pendante, au deuxième niveau, le portrait en médaillon d’un homme doté d’un très grand nez qui a été identifié comme étant Ovide (surnommé Naso – Le Nez). Dans ses Métamorphoses, Ovide nous a transmis des scènes qui furent particulièrement populaires depuis la Renaissance en Europe.
Encadrant la légende de Pyrame et Thisbé, deux bas-reliefs légèrement dissymétriques relatent celle d’Actéon qui avait surpris Diane au bain (à gauche). Elle ne le lui pardonna pas, le changea en cerf et ordonna qu’il fût dévoré par ses chiens (à droite). Ces légendes font partie des thèmes privilégiés du XVIe siècle.