La petite histoire
Destinés à recueillir les crânes et les os exhumés à chaque ouverture d’une nouvelle sépulture, les ossuaires ont été particulièrement nombreux en Lorraine jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Ossuaire
En Meuse, l’ossuaire de Marville, construit à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, est le seul conservé avec ses ossements. L’élévation antérieure en moellons enduits est rythmée dans sa partie centrale par cinq colonnes posées sur un bahut appareillé. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, il a recueilli les ossements souvent entassés sans soin.
Les “os rangés”
Le gardien Constant Motsch en 1890, le vida et rangea à nouveau les ossements sur plusieurs rangées le long des trois murs. Il est dit qu’il comptait jusqu’à 40 000 crânes. Ces parois atteignent jusqu’à 1,60 m de profondeur sur près de 2,70 m de hauteur.
Sur l’autel en pierre, du XVIe siècle, une trentaine de boîtes à crânes datant du début du XIXe siècle et ressemblant à des têtes d’horloge, étaient alignées. Malheureusement, les plus belles d’entre elles ont été volées en 2012. Cette pratique, ancienne et sans doute assez répandue (en Bretagne notamment), consistait à placer le crâne dans une boîte avec une inscription l’individualisant : nom du défunt, date de sa mort, âge, parfois aussi sa qualité.
Le tableau surplombant l’autel représente « les âmes des justes expiant leurs péchés au purgatoire ». Il a retrouvé en partie sa coloration lors de sa restauration en 2018.
À savoir
Les travaux de réfection des bâtiments du cimetière entrepris dès 2015, impliquèrent de déplacer les ossements. Une anthropologue, assistée de bénévoles démonta les ossements afin de les nettoyer, de les dénombrer et de les stocker le temps que les travaux s’effectuent. C’est en fait les restes d’environ 6 000 dépouilles qui ont été entreposées dans l’ossuaire, donc environ 6 000 cranes. Et pour ce qui est de l’inscription précisant que 40 000 cranes, c’est certainement de 40 000 os dont il s’agit…